Les galibots à Faymoreau ... comme des mineurs


Aboutissement du travail interdisciplinaire mené en classe, les élèves de 4ème de Marie-Eustelle se sont mis dans la peau des mineurs le temps d'une journée.

Avant d'arriver au centre minier de Faymoreau Vendée, nous avons fait un arrêt au chevalement d'Epagne, une construction qui permet la descente de l'ascenseur dans la mine. C'était l'occasion d'appliquer nos connaissances mathématiques de l'année, en grandeur réelle : Pythagore, mesures, volumes ; de plus, les panneaux présents sur le site nous ont permis de trouver facilement les réponses à nos interrogations.
Puis direction le centre minier de Faymoreau Vendée, cette fois ci nous entrons dans le vif du sujet.
Nous passons par la « salle des pendus », où les mineurs se changeaient, se douchaient et accrochaient leurs vêtements suspendus dans les airs. Puis par la lampisterie, passage obligatoire avant de descendre dans la mine : en échange d'un jeton numéroté, le mineur recevait une lampe numérotée. S'il restait un jeton en fin de journée, cela signifiait qu'un mineur était encore au fond et peut être en danger.
Ça y est ! C'est parti pour une journée de labeur ! Au niveau de la « recette du jour », on prend l’ascenseur (7m/s) pour atteindre la « recette du fond » à 527 mètres de profondeur... (encore un calcul de math...).
Nous rencontrons le boiseur, menuisier qui construit et répare les charpentes des galeries, le géomètre qui indique aux mineurs où creuser, le porion qui veille sur les piqueurs pour qu'ils appliquent les recommandations du géomètre. Et nous, les galibots, nous sommes des enfants qui nous faufilons dans les galeries les plus dangereuses.

ATTENTION ! COUP DE GRISOU !
Le coup de grisou, étudié en espagnol et en sciences physiques (on a fait exploser le labo...), c'était la hantise des mineurs surtout s'il était suivi d'un coup de poussière... les galeries s'enflammaient entièrement !
Il y avait aussi les noyades lors des inondations, si les pompes s’arrêtaient.... aussi les éboulements si le boisage était défectueux... Comme dit Bonnemort (Germinal de ZOLA), « on m'a retiré trois fois de la dedans en morceaux, une fois avec le poil roussi, une autre avec de la terre jusqu'au gésier, la troisième avec le ventre gonflé d'eau comme une grenouille.... »

Bon, on a bien mérité notre pause de 20 minutes pour manger notre « briquet » ! Deux tartines au beurre, un morceau de lard, un peu de fromage, un œuf dur, une gourde de café délavé et une pomme. Souvent la pomme était donnée aux chevaux qui tiraient les berlines dans les galeries principales.

L'après midi, Thibault, notre médiateur, nous a emmenés dans les corons, alignement de petites maisons identiques et mitoyennes, où habitaient les mineurs. Toute la famille, des anciens aux plus jeunes vivaient dans la même maisonnette. Au rez de chaussée, une seule pièce pour préparer le repas, manger, se laver... Parfois une petite pièce pour l'ancien. Et à l'étage, une seule chambre commune aux parents et aux nombreux enfants de tous âges (0 à 17 ans) ; une sorte de dortoir où l'on dormait à plusieurs dans un même lit, les filles avec les filles, les garçons avec les garçons et les bébés dans le lit des parents. Devant la maison, on jouait dans la ruelle avec les enfants des autres maisons ; on discutait avec les voisins à coté du charbon entassé devant chaque habitation.
De rudes conditions, mais on était ensemble. En un mot : SOLIDARITÉ.

Pour finir notre journée, nous avons découvert le village par un jeu de piste et nous sommes revenus en chantant Les corons de Pierre BACHELET. 
Le travail se poursuivra en classe par la rédaction d'articles de presse, « La mine à la Une », par la planification d'un « escape-mine » et par l'enregistrement de tik-tok sur le chant de Sainte Barbe, la Marseillaise et les corons de P BACHELET.

Une très très belle journée, pleine de souvenirs actuels et des réflexions sur la vie au XIXème siècle au moment de la révolution industrielle. Merci à nos professeurs de français, musique, espagnol, mathématiques, physique, à notre animatrice pastorale qui nous a parlé de sainte Barbe, patronne des mineurs, et à notre cuisinier pour cet « excellent » Briquet.... Merci aussi à Thibault et au centre minier Faymoreau Vendée pour ce bel accueil. Nous savons déjà que nos professeurs ont des projets plus grands encore pour les galibots de l'an prochain...

Les galibots de 4ème Marie-Eustelle.

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